Accouchement à domicile!!!!!!!!
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Accouchement à domicile!!!!!!!!
vocation sage-femme
Faut-il revenir à l'accouchement à domicile ?
La réponse de Roger Henrion, président de l'Académie nationale de médecine.
On assiste depuis quelques années à un retour en force de la pratique de l'accouchement volontaire à domicile, que l'on croyait révolue. Une enquête du Conseil national de l'Ordre des sages-femmes a révélé qu'en 2008 1 169 accouchements avaient été faits à domicile par des sages-femmes libérales et qu'environ 4.500 demandes n'avaient pu être satisfaites… contre 3 950 en 2007. Cette «mode» tient paradoxalement au rejet par certaines mères de la médicalisation de l'accouchement liée aux progrès réalisés tant dans la surveillance du fœtus et la possibilité de diriger le travail que dans les analgésies péridurales ou la réanimation du nouveau-né. Le choix d'accoucher dans le cocon familial va d'ailleurs de pair avec un reflux de l'analgésie péridurale. Pour certaines associations féminines particulièrement activistes, la femme doit pouvoir accoucher «comme elle veut et où elle veut».
Une étude américaine vient fort opportunément de rappeler ce que tout obstétricien ayant exercé dans les années 1950 savait d'expérience : l'accouchement à domicile comporte un risque incompressible pour la mère et l'enfant et peut se terminer dramatiquement. En effet, la mortalité des enfants, bien que rare, est multipliée par trois à domicile si l'enfant n'est pas mal formé. Encore cette étude ne tient-elle pas compte des réadmissions en service hospitalier et de l'état neurologique des nouveau-nés. Or, les décès d'enfants portent surtout sur la période de l'accouchement et des premiers jours et seraient dus à des détresses respiratoires et à des échecs de réanimation, révélateurs d'un moindre recours aux interventions obstétricales telles que la pose de forceps lorsque l'accouchement se passe à domicile.
Certes, on peut diminuer considérablement les risques en effectuant un tri soigneux des facteurs de risque dès le troisième mois et tout au long de la grossesse, y compris au cours du dernier mois. Ainsi, dans les pays où l'accouchement à domicile est courant, comme les Pays-Bas, on estime à plus de 60 % le nombre de femmes dirigées vers des services hospitaliers avant le terme. Mais des complications totalement imprévisibles peuvent apparaître au cours du travail et de l'expulsion. Ce peut être une anomalie des contractions utérines, associée ou non à une anomalie de la dilatation du col utérin, un retard à l'engagement de la tête de l'enfant dans le bassin maternel parce qu'il existe un léger rétrécissement passé inaperçu, une souffrance fœtale plus ou moins brutale, ou encore une anomalie de l'expulsion qui se prolonge abusivement, voire d'accidents plus rares mais souvent mortels pour l'enfant (procidence ou circulaire du cordon).
Maisons de naissances
À la naissance, le nouveau-né peut avoir besoin d'une réanimation ; après l'accouchement peut survenir chez la femme une hémorragie de la délivrance qui, une fois pour mille, est redoutable car très abondante. Certes, on peut imaginer transférer la mère en catastrophe, mais même aux Pays-Bas, où les distances sont courtes et les transferts très au point, on estime à 45 minutes le délai nécessaire entre le domicile et le centre hospitalier. Or, l'urgence en obstétrique se compte parfois en minutes, au risque certain de la mort ou du handicap. Les transferts en cours de travail sont d'ailleurs redoutés, le risque de décès de l'enfant étant alors estimé à 1%.
Ce n'est donc pas une lubie si les pouvoirs publics, en 1972, ont déconseillé les accouchements à domicile, ni un hasard si la mortalité périnatale qui était de 52 pour 1 000en 1952 est désormais inférieure à 7 pour 1.000, selon les mêmes critères. Ce n'est pas non plus une surprise si les assureurs refusent de couvrir le risque des accouchements à domicile ou imposent des primes prohibitives. Pour concilier l'exigence de confort et de sécurité, de nouvelles structures intermédiaires ont été mises en place à titre expérimental. Il s'agit des maisons de naissance, placées sous la responsabilité exclusive des sages-femmes et attenantes à un établissement de santé comportant un service d'obstétrique, mais sans possibilité d'hébergement. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français préconise quant à lui le développement d'espaces de naissance physiologique au sein des maternités publiques.
Faut-il revenir à l'accouchement à domicile ?
La réponse de Roger Henrion, président de l'Académie nationale de médecine.
On assiste depuis quelques années à un retour en force de la pratique de l'accouchement volontaire à domicile, que l'on croyait révolue. Une enquête du Conseil national de l'Ordre des sages-femmes a révélé qu'en 2008 1 169 accouchements avaient été faits à domicile par des sages-femmes libérales et qu'environ 4.500 demandes n'avaient pu être satisfaites… contre 3 950 en 2007. Cette «mode» tient paradoxalement au rejet par certaines mères de la médicalisation de l'accouchement liée aux progrès réalisés tant dans la surveillance du fœtus et la possibilité de diriger le travail que dans les analgésies péridurales ou la réanimation du nouveau-né. Le choix d'accoucher dans le cocon familial va d'ailleurs de pair avec un reflux de l'analgésie péridurale. Pour certaines associations féminines particulièrement activistes, la femme doit pouvoir accoucher «comme elle veut et où elle veut».
Une étude américaine vient fort opportunément de rappeler ce que tout obstétricien ayant exercé dans les années 1950 savait d'expérience : l'accouchement à domicile comporte un risque incompressible pour la mère et l'enfant et peut se terminer dramatiquement. En effet, la mortalité des enfants, bien que rare, est multipliée par trois à domicile si l'enfant n'est pas mal formé. Encore cette étude ne tient-elle pas compte des réadmissions en service hospitalier et de l'état neurologique des nouveau-nés. Or, les décès d'enfants portent surtout sur la période de l'accouchement et des premiers jours et seraient dus à des détresses respiratoires et à des échecs de réanimation, révélateurs d'un moindre recours aux interventions obstétricales telles que la pose de forceps lorsque l'accouchement se passe à domicile.
Certes, on peut diminuer considérablement les risques en effectuant un tri soigneux des facteurs de risque dès le troisième mois et tout au long de la grossesse, y compris au cours du dernier mois. Ainsi, dans les pays où l'accouchement à domicile est courant, comme les Pays-Bas, on estime à plus de 60 % le nombre de femmes dirigées vers des services hospitaliers avant le terme. Mais des complications totalement imprévisibles peuvent apparaître au cours du travail et de l'expulsion. Ce peut être une anomalie des contractions utérines, associée ou non à une anomalie de la dilatation du col utérin, un retard à l'engagement de la tête de l'enfant dans le bassin maternel parce qu'il existe un léger rétrécissement passé inaperçu, une souffrance fœtale plus ou moins brutale, ou encore une anomalie de l'expulsion qui se prolonge abusivement, voire d'accidents plus rares mais souvent mortels pour l'enfant (procidence ou circulaire du cordon).
Maisons de naissances
À la naissance, le nouveau-né peut avoir besoin d'une réanimation ; après l'accouchement peut survenir chez la femme une hémorragie de la délivrance qui, une fois pour mille, est redoutable car très abondante. Certes, on peut imaginer transférer la mère en catastrophe, mais même aux Pays-Bas, où les distances sont courtes et les transferts très au point, on estime à 45 minutes le délai nécessaire entre le domicile et le centre hospitalier. Or, l'urgence en obstétrique se compte parfois en minutes, au risque certain de la mort ou du handicap. Les transferts en cours de travail sont d'ailleurs redoutés, le risque de décès de l'enfant étant alors estimé à 1%.
Ce n'est donc pas une lubie si les pouvoirs publics, en 1972, ont déconseillé les accouchements à domicile, ni un hasard si la mortalité périnatale qui était de 52 pour 1 000en 1952 est désormais inférieure à 7 pour 1.000, selon les mêmes critères. Ce n'est pas non plus une surprise si les assureurs refusent de couvrir le risque des accouchements à domicile ou imposent des primes prohibitives. Pour concilier l'exigence de confort et de sécurité, de nouvelles structures intermédiaires ont été mises en place à titre expérimental. Il s'agit des maisons de naissance, placées sous la responsabilité exclusive des sages-femmes et attenantes à un établissement de santé comportant un service d'obstétrique, mais sans possibilité d'hébergement. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français préconise quant à lui le développement d'espaces de naissance physiologique au sein des maternités publiques.
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